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Impérial dans une salle en ébullition, Léon Marchand s'est offert dimanche soir l'or du 400 m quatre nages des JO de Paris, le premier titre olympique de sa jeune carrière, lançant idéalement sa semaine.
En 4 min 02 sec 95/100e, record olympique chipé à Michael Phelps, le Toulousain de 22 ans a devancé de près de six secondes le Japonais Tomoyuki Matsushita (4:08.62) et l'Américain Carson Foster (4:08.66), taquinant jusqu'au bout son propre record du monde.
Allait-il se laisser submerger par les émotions d'une finale olympique à domicile, devant près de 15.000 spectateurs revisitant la Marseillaise d'un "Marchand, Marchand, qu'un sang impur abreuve nos sillons" avant même qu'il ne pénètre dans l'arène ?
Sans nervosité apparente, le longiligne champion a pris les commandes dès sa reprise de nage en papillon, creusé l'écart en brasse et construit sa victoire sous l'eau, où la résistance est moindre, continuant d'allonger ses coulées quand la fatigue asphyxiait ses adversaires.
"C'était un rêve depuis tout petit de faire une finale olympique, d'être champion olympique aussi. Et là je le fais à la maison devant toutes ces personnes, c'était dingue", a réagi le Toulousain sur France Télévisions.
"J'avais les yeux grand ouvert, j'essayais d'écouter ce qui se passait, de prendre l'énergie du public, c'était top. J'ai hâte de faire une nouvelle course dans deux jours", a ajouté Léon Marchand.
- Trois autres courses -
Le protégé de Bob Bowman, ex-entraîneur de Michael Phelps, parachève une olympiade qui l'aura vu changer de statut, de promesse de la natation française à maître mondial de la polyvalence.
Sixième du 400 m quatre nages aux JO-2020 de Tokyo, à 19 ans, Marchand s'était exilé dans la foulée en Arizona auprès de Bowman avant de décrocher cinq couronnes en deux championnats du monde, à Budapest en 2022 puis à Fukuoka en 2023.
Dans la préfecture japonaise, il avait de surcroît subtilisé à Michael Phelps son record du monde sur 400 m quatre nages, en 4 min 02 sec 50/100e, avant d'être adoubé par l'icône américaine aux 23 médailles d'or.
Pourtant le jeune Français arrivait aux Jeux avec la 11e performance mondiale de la saison sur la distance, réalisée en juin aux championnats de France, alors qu'il devait digérer la fatigue de la préparation et du déménagement du groupe Bowman de Phoenix à l'université d'Austin.
Après le 400 m quatre nages, le Toulousain pourrait encore s'engager dans trois autres courses individuelles pour autant de chances de médailles.
Son pari le plus fou est d'enchaîner dans la même session 200 m papillon et brasse, avec les séries et demi-finales mardi et les finales mercredi, avant le 200 m quatre nages jeudi et vendredi.
Chez les Bleus, Yohann Ndoye-Brouard et Mewen Tomac disputeront à 21h32 les demi-finales du 100 m dos, après avoir respectivement signé les 6e et 13e chronos des séries, en 53.20 et 53.51, derrière le Hongrois Hubert Kos (52.78).
- Peaty dans l'histoire ? -
La deuxième soirée dans le bassin olympique se poursuit avec la finale du 100 m papillon féminin, qui doit opposer la détentrice du tout récent record du monde, l'Américaine Gretchen Walsh, sa compatriote Torri Huske et la Chinoise Zhang Yufei.
Elle s'achèvera par la finale du 100 m brasse hommes, qui pourrait faire entrer un peu plus le Britannique Adam Peaty, double champion olympique (2016, 2021) et détenteur des 14 meilleurs chronos de l'histoire sur sa distance fétiche, dans l'histoire de la natation.
S'il décroche un troisième or consécutif, il rejoindrait Michael Phelps en tant que seul nageur masculin à remporter la même épreuve lors de trois JO d'affilée.
Mais le brasseur de 29 ans, stoppé par une fracture au pied en 2022 avant de batailler pour surmonter alcoolisme et dépression, trouvera sur sa route le Chinois Qin Haiyang, qui avait réussi en son absence le triplé de la brasse (50, 100, 200 m) l'an dernier aux Mondiaux de Fukuoka.
J.Hasler--NZN