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Jusqu'à 35°C sur certains sites olympiques: athlètes et spectateurs ont affronté mardi une vague de chaleur en région parisienne, placée en alerte pour risque d'orages en fin d'après-midi pouvant perturber des épreuves.
En milieu d'après-midi mardi, "on mesure autour de 35°C à Paris", a annoncé Météo-France dans son dernier bulletin, ce qui place les sites en région parisienne des JO en première ligne sur le front de la chaleur.
La chaleur est à peine supportable place de la Concorde, qui accueille des épreuve de BMX, malgré les brumisateurs et fontaines prévus pour faire face.
"On est partis plus tôt à cause de la chaleur, il n'y a aucune ombre, il fait trop chaud", dit Marco Ince, 53 ans, un médecin venu de Londres avec sa femme et ses deux enfants.
- T-shirt trempé, gilet de froid -
Il a essayé une solution radicale: son tee-shirt est trempé après avoir été aspergé d'eau, mais rien n'y fait.
Face à ces températures "extrêmes", les avironeuses françaises Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti, qui se sont qualifiées mardi pour la finale des JO, ont porté "un gilet de froid" permettant de garder le corps dans une température moyenne correcte et favoriser la récupération, a raconté à l'AFP Camille Ribes, entraîneure du deux de couple à Vaires-sur-Marne, à l'est de Paris.
"Sur l'échauffement, on a joué de petites astuces pour trouver les coins les plus ombragés (...). Elles vont bien, elles sont gaillardes!", a-t-elle ajouté.
- Loterie -
Certaines épreuves de l'après-midi sont particulièrement exposées à la chaleur, notamment les demi-finales de rugby à VII féminin ou les tours préliminaires de beach-volley et basket 3x3.
En outre, le risque de fortes précipitations, principal vecteur de la dégradation de la qualité de l'eau de la Seine, compromet la tenue de l'épreuve masculine de triathlon, initialement prévue mardi et déjà reportée à mercredi en raison d'un niveau de pollution trop élevé.
Les orages en région parisienne pourraient "être localement violents" même s'il est "très difficile" de prévoir exactement où ils tomberont, a indiqué à l'AFP Cyrille Duchesne, un prévisionniste de La Chaîne Météo.
Les cumuls de pluies pourront atteindre entre 30 à 50 mm et les vents souffler jusqu'à 80 km/h sur certaines zones, ce qui pourrait "perturber" certaines épreuves.
- "Dangereux" -
A Bordeaux, en dépit de la chaleur attendue de 33 degrés et 48% d’humidité, la FIFA n’a pas autorisé de pause fraîcheur pour le match Espagne-Egypte du tournoi olympique masculin de football qui a débuté à 15h00. Mais cela n’a pas empêché les joueurs de profiter d’en improviser une au bout d’un quart d’heure, à la faveur d’un arrêt de jeu.
Avant le match, plusieurs dizaines de supporters espagnols, pourtant habitués à la canicule, redoutaient des coups de chaud.
"Un match à trois heures de l'après-midi par 40°C, c'est très dangereux !", s'est agacée Ana Melon Martin 22 ans, qui vient de León, dans le nord de l'Espagne, et patiente avec trois amies en terrasse d'un café bordelais, alors qu'une de ses amies a subi un coup de chaud la veille.
Pour l'heure, les organisateurs n'ont prévu aucun report d'épreuve olympique pour cause de canicule.
- Immeubles pas adaptés -
A Marseille, les véliplanchistes et les marins des épreuves olympiques de voile, ne sont pas les seuls touchés par la chaleur.
Au pied des tours de la cité Félix-Pyat, construite dans les années 1960, Asia Gamari, 42 ans, se repose à l'ombre sur un banc avec une amie. Levée depuis "5H00 du matin", pour faire le ménage "de haut en bas" dans les immeubles, la quadragénaire, bouteille d'eau à la main, n'en peut plus de la chaleur.
Le village olympique, qui accueille plus de 10.000 athlètes, a été conçu sans climatisation par souci écologique.
Mais, prudentes, les délégations ont commandé près de 2.500 climatiseurs sur un total de 7.000 chambres, avait indiqué début juillet le directeur adjoint du village Augustin Tran Van Chau.
Pour les spectateurs, la région Ile-de-France avait annoncé lundi l'activation du plan canicule, avec distribution d'eau et de chapeaux, tandis que l'autorité des transports de la région parisienne a déployé des moyens inédits pour rafraîchir les voyageurs, notamment avec la distribution de 2,5 millions de briquettes d'eau dans 74 gares et stations.
Un total de "1.400 points de fraîcheur temporaires et permanents" ont été mis en place dans la capitale, où un réseau de 1.250 fontaines en accès libre et de 230 brumisateurs est également déployé, a indiqué l'adjoint de la mairie aux JO, Pierre Rabadan.
W.Vogt--NZN