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Sur un fil, l'équipe de France de basket s'est imposée après prolongation contre le Japon (94-90) mardi au Stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq et a fait un grand pas vers les quarts de finale du tournoi olympique.
Elle validera même officiellement sa qualification pour la deuxième semaine de compétition en cas de victoire de l'Allemagne contre le Brésil dans la soirée (21h00), dans l'autre match du groupe B.
Cette victoire tient du miracle, d'une action à quatre points à dix secondes de la fin: un tir primé dans une position désespérée de Matthew Strazel avec une faute, et donc un lancer, que le Monégasque, pourtant l'un des plus inexpérimentés du groupe du haut de ses 22 ans, a eu les nerfs de rentrer pour décrocher une prolongation (84-84).
Les Français ont ensuite remporté la prolongation, là-encore de justesse, pour valider cette victoire qui semblait inespérée quelques minutes plus tôt, avec deux derniers lancers francs de Strazel (17 points) et l'apport de Victor Wembanyama (18 points, onze rebonds, six passes).
"J'étais libéré, j'étais en confiance, a raconté Strazel. Rudy (Gobert, NDLR) a eu la lucidité de me sortir le ballon au bon moment. Je me suis mis dans une position préférentielle: quand je sors de ma main gauche, j'ai des tirs que j'aime bien."
- Rui Hachimura exclu -
Les Bleus continuent d'avancer, donc, mais à tâtons, sans certitudes dans le jeu ni dans les rotations.
En difficulté dans le jeu offensif durant toute la préparation et lors du premier match aux Jeux olympiques contre le Brésil, ils ont cette fois mieux débuté grâce à une magnifique adresse en première période (58% au global et 57% à trois points en en prenant douze), inscrivant dix points de plus dans ces deux premiers quarts-temps que contre le Brésil.
Les joueurs de Vincent Collet ont donc été plus emballants dans l'enceinte de la banlieue lilloise, mais cette adresse a masqué un manque de progression dans la capacité à servir les intérieurs Victor Wembanyama (2,24 mètres) et Rudy Gobert (2,16 m), pourtant des atouts majeurs face à une sélection plus petite.
Alors quand l'adresse a baissé en deuxième période (43% au global dans l'intégralité du match), le jeu offensif bleu-blanc-rouge a vacillé. Au contraire, les Japonais ont continué à marquer dans le sillage de Yuki Kawamura (29 points, sept rebonds, six passes) et de Rui Hachimura (24 points à 63% de réussite).
Un fait de jeu aurait dû permettre aux Bleus de se détacher vers une victoire plus tranquille: Hachimura a été exclu pour une deuxième faute antisportive au début du quatrième quart-temps. Mais il n'en fut rien.
- Une victoire fondatrice? -
Les joueurs de Vincent Collet n'ont pas su s'adapter en défense, pourtant la pierre angulaire du projet voulu par le sélectionneur: ils ont trop souvent laissé tirer les Japonais, dont l'arme principale est l'adresse extérieure (16/27, 43%), ne contestant pas suffisamment les écrans adverses.
"On a anticipé, mais c'est vrai qu'on a fait des erreurs (en défense, NDLR) qui à chaque fois nous ont coûté très cher, a concédé le meneur Andrew Albicy. Il y avait différentes tactiques qui n'ont pas forcément marché surtout à l'intérieur."
Cette victoire dans la difficulté, alors qu'une défaite se profilait, peut-elle être fondatrice pour la suite du parcours des Bleus? "Quand tu passes proche de la mort, tu croques la vie à pleines dents, a retenu Rudy Gobert. Il faut qu'on (...) arrive à s'appuyer sur qui on est en tant qu'équipe à chaque match. Il ne faut pas tenter des choses et être farfelu."
Tout n'est pas réglé mais l'équipe de France n'est plus très loin des quarts, et elle le doit en grande partie à Matthew Strazel.
P.Gashi--NZN