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Trois jours après son titre sur 400 m quatre nages, Léon Marchand est devenu champion olympique du 200 m papillon au terme d'une course exaltante, mercredi aux JO de Paris, où il replonge en fin de soirée pour tenter de remporter également le 200 brasse.
A l'issue d'une finale haletante, disputée dans un vacarme stratosphérique dans la piscine de Paris La Défense Arena, Marchand n'a pas devancé n'importe qui! Il a pris le dessus sur le champion olympique en titre et détenteur du record du monde Kristof Milak.
Pour ses deuxièmes Jeux olympiques à 22 ans, Marchand s'est attaqué à un pari audacieux, en tentant de doubler le 200 m brasse et le 200 m papillon, deux nages totalement différentes, dont les finales ont lieu le même soir à moins de deux heures d'intervalle.
Un challenge que même la légende absolue des bassins Michael Phelps n'avait jamais tenté. En cinq participations aux JO, l'Américain ne s'était en effet jamais aligné sur deux finales individuelles lors d'une même soirée.
"C'est un très grand challenge, probablement plus grand que n'importe quel défi que Michael Phelps a dû affronter, parce qu'il faut faire deux courses, trois fois de suite (séries, demies et finales, NDLR). C'est très difficile", avait expliqué Bob Bowman, le coach du Français, qui a aussi été l'entraîneur de l'Américain.
- Pas le temps de savourer -
Dans une arène scandant son nom, Marchand a fait son entrée à 20h37 pour la première finale de sa folle soirée.
Face à Milak, le Français était loin de partir favori. Le fantasque Hongrois s'était montré très à l'aise en demie en signant, en 1 min 52 sec 72, la meilleure performance mondiale de l'année.
Avant mercredi, le Français n'était passé qu'une fois sous ce chrono, il y a un an, pour l'or des Mondiaux de Fukuoka (1 min 52 sec 43), où Milak était absent.
Seul au monde sur 400 m quatre nages, Marchand, placé couloir 5 avec le Hongrois à sa gauche, a dû cette fois se livrer à une bataille acharnée jusqu'au bout.
Deuxième jusqu'aux 150 m, il a réussi à revenir puis à doubler le champion du monde 2022 dans les derniers 25 m pour toucher le mur en 1 min 51 sec 21, soit la quatrième meilleure performance de tous les temps.
Mais le Toulousain a à peine eu le temps de savourer les acclamations des 13.000 spectateurs, qu'il a dû filer vers le bassin d'échauffement pour entamer sa récupération.
Car à 22h31, il devra de nouveau se présenter sur le plot de départ pour essayer de décrocher le titre du 200 m brasse.
- L'argent pour Kirpichnikova -
Sur cette distance, son principal adversaire devait être Qin Hayiang, l'homme le plus rapide du monde sur l'épreuve. Mais le Chinois, qui a semblé en méforme depuis le début de la compétition, n'a même pas réussi à se qualifier pour la finale.
Il aura néanmoins à ses côtés l'Australien Zac Stubblety-Cook, champion olympique en titre, qui a réalisé le deuxième meilleur temps des demi-finales.
Si Marchand s'annonce indéniablement comme l'homme de la soirée, une autre Française a fait exulter le public de la Défense puisque Anastasiia Kirpichnikova, plusieurs fois finaliste dans les grandes compétitions, a décroché la médaille d'argent du 1500 m.
L'immense favorite Katie Ledecky n'a évidemment pas laissé échapper l'or. L'Américaine s'empare ainsi d'un titre olympique pour la huitième fois de sa carrière et devient par la même occasion la deuxième femme la plus titrée de l'histoire des Jeux, juste derrière la gymnaste soviétique Larissa Latynina (neuf médailles d'or entre 1956 et 1964).
La session avait commencé avec la finale du 100 m nage libre féminin, remportée par la reine Sarah Sjöström, qui dispute à 30 ans ses cinquièmes JO.
Huit ans après son titre aux Jeux de Rio sur 100 m papillon, la légende suédoise du sprint décroche son deuxième or olympique.
L.Zimmermann--NZN