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Trois jours après son sacre sur 400 m quatre nages, Léon Marchand s'est offert deux nouvelles couronnes olympiques mercredi en allant chercher en une seule soirée les titres des 200 m papillon et brasse des JO de Paris. Du jamais-vu.
Les heureux spectateurs qui avaient eu des billets pour cette session qui restera dans les annales ont été particulièrement gâtés puisqu'en plus de l'exceptionnel doublé de Marchand, ils ont eu droit à une autre médaille pour le clan tricolore, celle en argent d'Anastasiia Kirpichnikova.
Mais ce n'est pas tout! Il y avait aussi au menu le huitième titre olympique de la légende Katie Ledecky, et en toute fin de soirée, un record du monde pulvérisé sur 100 m nage libre par le Chinois Pan Zhanle.
Dans un vacarme à réveiller tout le quartier de la Défense, Marchand a d'abord triomphé sur papillon avant de récidiver moins de deux heures plus tard en brasse, sa nage de prédilection.
"Quel bonheur ! C'était mon cadeau de Noël aujourd'hui. Je travaille tous les jours pour ça, me lève tôt le matin, il y a beaucoup de souffrance toute l'année donc ce genre de choses j'en profite au maximum", a réagit le Français après sa deuxième Marseillaise de la soirée.
Pour ses deuxièmes Jeux olympiques à 22 ans, Marchand s'est attaqué à ce défi fou, que même la légende Michael Phelps n'avait jamais tenté. En cinq participations aux JO, l'Américain ne s'était en effet jamais aligné sur deux finales individuelles lors d'une même soirée.
Dans une arène scandant son nom à l'unisson, le Toulousain a fait son entrée à 20h37 pour la première finale de sa folle soirée.
Face à Milak, le Français était loin de partir favori. Le fantasque Hongrois s'était montré très à l'aise en demie en signant, en 1 min 52 sec 72, la meilleure performance mondiale de l'année.
- Pas le temps de savourer -
Seul au monde sur 400 m quatre nages, Marchand, placé couloir 5 avec le Hongrois à sa gauche, a dû cette fois se livrer à une bataille acharnée jusqu'au bout.
Deuxième jusqu'aux 150 m, il a réussi à revenir puis à doubler le champion du monde 2022 dans les derniers 25 m pour toucher le mur en 1 min 51 sec 21, soit la quatrième meilleure performance de tous les temps.
"J'arrive à remonter et les 15.000 personnes m'ont poussé. C'était énorme, une des plus belles courses que j'ai jamais faites", a déclaré Marchand.
Mais le Toulousain a à peine eu le temps de savourer les acclamations des 13.000 spectateurs, qu'il a dû filer vers le bassin d'échauffement pour entamer sa récupération.
Car moins de deux heures plus tard à 22h31, il était de nouveau sur le plot de départ pour la finale du 200 m brasse.
Sur cette distance, son principal adversaire devait être Qin Hayiang, l'homme le plus rapide du monde sur l'épreuve. Mais le Chinois, en méforme, a totalement sombré et n'a même pas réussi à se qualifier pour la finale.
- Pan assomme la course reine -
Marchand devait néanmoins se méfier de l'Australien Zac Stubblety-Cook, champion olympique en titre, qualifié avec le deuxième meilleur temps des demies et qui nageait à côté de lui.
Au final, il y a à peine eu match, et Marchand, malgré la fatigue accumulée, s'est même approché à moins de 4/10e du record du monde.
Si Marchand était indéniablement l'homme de la soirée, une autre Française a fait exulter le public de la Défense puisque Anastasiia Kirpichnikova, plusieurs fois finaliste dans les grandes compétitions, a décroché la médaille d'argent du 1500 m.
L'immense favorite Katie Ledecky n'a évidemment pas laissé échapper l'or. L'Américaine s'empare ainsi d'un titre olympique pour la huitième fois de sa carrière et devient par la même occasion la deuxième femme la plus titrée de l'histoire des Jeux, juste derrière la gymnaste soviétique Larissa Latynina (neuf médailles d'or entre 1956 et 1964).
La session avait commencé avec la finale du 100 m nage libre féminin, remportée par la reine Sarah Sjöström, qui dispute à 30 ans ses cinquièmes JO.
Elle s'est conclue avec la course masculine qui a vu la victoire du Chinois Pan Zhanle. Révélation des derniers championnats du monde à Doha, où il avait établi la précédente marque de référence (46.80), le sprinteur a pulvérisé son propre record du monde pour le porter à 46 sec 40. Stratosphérique.
S.Scheidegger--NZN