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Cruel épilogue d'une "année de qualif' vraiment horrible", Madeleine Malonga, vice-championne olympique à Tokyo, a été éliminée jeudi dès son premier combat des Jeux de Paris (-78 kg).
C'est une journée à oublier pour le judo français, qui n'a pas récolté de médaille pour la première fois depuis le début de ces JO, puisqu'Aurélien Diesse a également perdu en huitièmes (-100 kg).
La délégation tricolore devra attendre vendredi, et l'entrée en scène des poids lourds Romane Dicko et Teddy Riner, pour espérer décrocher son premier titre, après deux médailles d'argent et cinq de bronze.
En attendant, c'est une nouvelle désillusion. Malonga, 30 ans, visait le podium. Mais la championne du monde 2019, médaillée mondiale d'argent (2021) et de bronze (2024), a été sèchement battue par ippon après une minute de combat par la Portugaise Patricia Sampaio.
"Je suis extrêmement déçue, comme je suis extrêmement fière, parce que l'Olympiade a été difficile, et cette année de qualification, elle a été horrible, vraiment horrible, j'ai passé les pires moments mentalement", a-t-elle expliqué, sans pouvoir arrêter les larmes qui coulaient depuis sa sortie de tapis.
Malonga a vécu un intense parcours du combattant pour la sélection, décrochée sur le fil au détriment d'Audrey Tcheuméo, double médaillée olympique (bronze à Londres-2012, argent à Rio-2016).
A 34 ans, Tcheuméo n'a jamais digéré cette non-sélection, qu'elle a encore qualifiée juste avant les JO de "profonde injustice", critiquant les critères de sélection de la fédération. Jeudi, peu après la défaite de sa rivale, elle a publié une story sur Instagram, très courte vidéo où on la voit attablée en terrasse, sourire aux lèvres.
Battue par Malonga en février au Grand Chelem de Paris, Tcheuméo avait refusé de lui serrer la main, sentant la qualification lui échapper. Aux Mondiaux-2024, la sélection acquise, Malonga avait fini en bronze quand Tcheuméo le loupait d'un rien.
Malonga s'est dite malgré tout "extrêmement fière d'avoir pu combattre ici, devant le public, devant ma famille", concluant fataliste: "c'est le sport, aujourd'hui, c'était pas mon jour."
- Pas de liesse pour Diesse -
Dans le tableau masculin (-100 kg), Aurélien Diesse n'était pas favori et n'a pas réussi à créer la surprise, contrairement à ses coéquipiers Joan-Benjamin Gaba (argent en -73 kg) ou Maxime-Gaël Ngayap Hambou (bronze en -90 kg).
Disqualifié et visiblement exténué après plus de quatre minutes de prolongation pour avoir encaissé une troisième pénalité, le Français a été battu au deuxième tour par l'Israélien Peter Paltchik.
A 26 ans, Diesse découvrait les Jeux olympiques et avait remporté son premier combat, expéditif contre le Tadjik Dzhakhongir Madzhidov.
Auparavant, le judoka de Bondy n'avait glané en tout et pour tout qu'une médaille sur le circuit mondial, en bronze au Grand Chelem de Bakou 2023.
Sa préparation n'avait pas été idéale à cause d'un "problème aux doigts" qui s'est même répété "aujourd'hui encore, je me suis luxé le doigt" à l'échauffement.
"Mais ce n'est pas une excuse, je ne vais pas faire le coup de l'épine de Doumbé (le combattant de MMA)", a-t-il comparé, estimant ne pas avoir été "à la hauteur de l'événement".
Début mai, Frédérique Jossinet, chargée du haut niveau à la fédération, lui avait lancé un sévère avertissement, lui enjoignant de "se réveiller" à l'approche des Jeux alors qu'il donnait l'impression de se relâcher.
"Il avait rattrapé son retard", a estimé son entraîneur Guillaume Fort. S"il "manque quand même de compétition, sur une journée il pouvait rafler la mise".
O.Krasniqi--NZN