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C'était écrit d'avance mais le "Mondo show" a tenu ses promesses lundi soir au Stade de France, Duplantis s'adjugeant sans rival son deuxième titre olympique avant de porter encore plus haut, à 6,25 m et au bout du suspense, son record du monde à la perche.
"Record du monde, c'est la seule phrase que je connais" en français, souriait début juillet la superstar suédoise de l'athlétisme, immense favori pour conserver son titre à Paris. Mais "ce n'est pas une promesse", ajoutait-il.
Promesse ou pas, elle a été tenue lundi soir devant les 70.000 spectateurs qui n'attendaient que ça et qui - en l'absence de Français qualifiés pour la finale - ont acclamé le Suédois comme s'il était l'un des leurs.
Il s'est vite assuré de conserver l'or en étant le seul à franchir la barre des six mètres, l'Américain Sam Kendricks (5,95 m) et le Grec Emmanouil Karalis (5,90 m) complétant le podium.
- Suspense -
Avant lui, seuls l'Américain Bob Richards, en 1952 et 1956, et la Russe Yelena Isinbayeva, en 2004 et 2008, ont obtenu deux titres olympiques au saut à la perche. Même Sergueï Bubka n'a été sacré qu'une seule fois champion olympique, en 1988.
Mais "Mondo" Duplantis a ensuite fait durer le suspense concernant le record du monde, qu'il avait déjà battu huit fois depuis 2020 avant lundi soir.
Il a ensuite effacé facilement les 6,10 m, synonyme de record olympique, avant de tenter 6,25 m, un centimètre plus haut que son précédent record du monde.
Après une première tentative manquée, il s'est arrêté main sur le coeur pour l'hymne américain, son deuxième pays, lancé pour le podium du 100 m masculin remporté la veille par Noah Lyles.
Il a ensuite tenté une deuxième fois les 6,25 m mais a échoué avec un saut similaire, exprimant une moue de déception en retombant sur le tapis.
Ne lui restait plus qu'un essai. Encouragé par le public survolté, il s'est élancé du bout du sautoir avant de franchir 6,25 m et de courir sauter dans les bras de sa petite amie.
Il est ensuite allé serrer dans ses bras son ami et idole d'enfance, le Français Renaud Lavillenie, à qui il a chipé le record du monde il y a quatre ans, puis a été félicité par son père.
Acclamé par ses concurrents du jour, "Mondo" Duplantis s'est ensuite offert un long tour d'honneur, drapeau suédois sur les épaules, et a sonné la cloche réservée aux champions olympiques.
- 5.000 m furieux, Sifan Hassan en argent -
Avant le spectacle à la perche, la soirée avait été rythmée par la finale furieuse du 5.000 m féminin, au plateau royal. A l'issue d'une course ultra-tendue, c'est la recordwoman du monde du 10.000 m, la Kenyane Beatrice Chebet, qui a été sacrée en 14 min 28 sec 56.
Initialement 2e, la double championne olympique du 1.500 m Faith Kipyegon a été disqualifiée pour "obstruction" et c'est donc la Néerlandaise Sifan Hassan, sacrée à Tokyo, qui a récupéré l'argent (14:30.61) devant l'Italienne Nadia Battocletti.
De son côté, Sifan Hassan termine la première partie de son terrible programme avec une médaille d'argent, avant la finale du 10.000 m vendredi et le marathon dimanche.
"Mon objectif avant la course, c'était juste de la finir et de me concentrer sur la prochaine, pour remplir mon objectif. J'étais dans le même état d'esprit la fois précédente (aux JO-2021 à Tokyo, NDLR), mais cette fois, c'est plus difficile, parce que je pense aux 42 km du marathon. Je ne sais pas si tous les gens qui courent le marathon en ont peur ou si je suis la seule. Mais je suis morte de peur avant cette course."
Sur 800 m, l'immense favorite Keely Hodgkinson a tenu son rang et remporte son premier titre olympique (1:56.72) tandis que la Française Rénelle Lamote a pris la 5e place. Au disque, l'Américaine Valarie Allman a remporté son deuxième titre olympique du lancer du disque consécutif grâce à un jet à 69,50 m.
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D.Smith--NZN