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Moins de 48 heures après avoir vaincu, transfigurée, le signe canadien en quarts de finale, l'équipe de France de basket affronte jeudi à Bercy (17h30) pour une deuxième finale olympique consécutive l'Allemagne, championne du monde en titre qui l'a laminée vendredi dernier (85-71).
Depuis cette claque, les Bleus se sont métamorphosés, écartant le Canada qui les avaient écrasés au Mondial-2023 (95-65), et sont selon le meneur Andrew Albicy "très contents que ce soit l’Allemagne" car "on veut notre revanche."
La Mannschaft, justement couronnée au Mondial, n'a pas bougé depuis: Gordon Herbert est toujours l'avisé sélectionneur, Dennis Schröder le meneur et les frères Franz et Moritz Wagner les dynamiteurs d'une sélection sur une pente ascendante jusqu'à cette première demi-finale olympique de son histoire.
Le trio Schröder-frères Wagner, qui évolue en NBA, est entouré par un secteur intérieur dense (Johannes Voigtmann, Johannes Thiemann, et Daniel Theis qui joue aussi en NBA).
A leurs athlétiques individualités et à leur collectif huilé depuis plusieurs années, les Allemands ajoutent un peu de hauteur dans la raquette, où les Bleus ont martyrisé les Canadiens, moins pourvus.
"C’est une équipe costaud qui est beaucoup mieux construite que nous, plus en place. Mais on les connaît, ils nous connaissent, maintenant on va travailler sur eux pour les faire déjouer et aller chercher cette médaille" a souligné Albicy.
Et une quatrième finale olympique après celles de 1948, 2000 et 2021, avec une équipe cependant différente de la dernière campagne japonaise. A la fois plus jeune (Victor Wembanyama, Bilal Coulibaly et Matthew Strazel disputent leur première compétition) et plus vieille (Nicolas Batum, Nando De Colo et probablement Albicy arrêteront la sélection après les Jeux).
- "Inverser la tendance" -
Elle arriverait moins d'un an après la déroute du Mondial à Jakarta (élimination au 1er tour alors que le titre était visé par les joueurs), à la suite de laquelle le sélectionneur Vincent Collet a souhaité donner un tour de vis, dans l'implication quotidienne et défensive.
L'abnégation défensive a enfin été au rendez-vous 40 minutes durant contre le Canada et sera forcément le ciment d'un nouveau succès, face aux Allemands.
Pour ne pas vivre une grosse désillusion après une performance majuscule réalisée dos au mur, autre spécificité de certaines équipes de France de sports collectifs par le passé.
"Le problème, c'est l'engagement avec lequel tu fais les choses. C'est pour ça qu'on a de l'espoir pour le match de jeudi: on pourrait penser que cette équipe allemande nous est très largement supérieure, je pense qu'elle a un petit avantage, mais on va essayer d'inverser la tendance" a ainsi affirmé Collet.
- Wemby d'attaque ? -
L'une des clés sera de museler la paire Schröder-Franz Wagner qui, bien que ciblée en poules, a inscrit 52 points (26 chacun).
Autre enjeu "très important" selon Collet, la récupération après l'énorme combat livré il y a moins de 48 heures.
Dans la raquette notamment donc, où le duo Yabusele-Lessort aura bien besoin de l'aide de Rudy Gobert, réduit à trois minutes de jeu mardi après s'être fait poser des points de suture à un doigt la veille.
Et de l'autre tour jumelle du projet initial, Victor Wembanyama, précieux au rebond en fin de match contre les Canadiens (12 au total), mais encore trop peu décisif en attaque (7 pts et 5 passes décisives).
Malgré la performance extraordinaire d'Isaïa Cordinier (20 pts à 4/5 à 3 pts) et le tir venu d'ailleurs, de près de 12 mètres, d'Evan Fournier à 50 secondes du buzzer, les Bleus n'ont eu que 32% de réussite derrière l'arc contre le Canada. La qualification passera aussi, sans doute, par un meilleur ratio dans ce secteur.
Bref, par un match au plus-que-parfait, pour emporter de nouveau le coeur de Bercy et la faire trembler de nouveau de fureur.
A.Senn--NZN