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Renversantes: malgré un match peu maîtrisé, les Bleues ont trouvé la force d'aller en prolongation pour battre les Suédoises jeudi au stade Pierre-Mauroy de Lille (31-28) et viseront un nouveau titre olympique après celui de Tokyo.
Et Pierre-Mauroy est redevenu un chaudron assourdissant. Plongé dans le doute et la torpeur, l'arène s'est réveillée en fin de match, au diapason des Bleues et de sa cheffe d'orchestre Tamara Horacek, dont le but décisif à 14 secondes de la fin a permis d'aller de jouer dix minutes supplémentaires.
Grâce à Horacek, meilleure marqueuse avec huit buts, et à ses gardiennes Laura Glauser puis Hatadou Sako, la France a alors retrouvé des couleurs pour passer in extremis. Elle s'offre le droit de rêver à un doublé.
Un or qui serait légitime pour les championnes olympiques et du monde en titre, mais qu'il faudra aller chercher samedi à 15h00. Cette troisième finale de suite, après l'argent de Rio-2016, se jouera contre la Norvège ou le Danemark, autre demie en soirée à Lille.
Tant bien que mal, les Bleues continuent leur parcours parfait lors de ces JO-2024: sept victoires d'affilées. Elles portent désormais seules l'espoir d'or pour le hand français, après la désillusion de l'équipe masculine, éliminée en quarts mercredi. Et peu importe si ce fut laborieux.
- Glauser, Sako, double mur -
Si elles étaient sur un nuage depuis la première semaine à Paris et depuis mardi à Lille pour la phase finale, les Bleues ont failli retomber sur terre brutalement.
Ce collectif bien huilé s'est encrassé. Maintenus à flots par la gardienne Laura Glauser, les Françaises ont longtemps peiné en attaque (efficacité à 37% en première période, 12-10), manquant le cadre ou buttant contre le rempart suédois Johanna Bundsen, également dans un grand jour.
Partant d'un déficit de deux buts (12-10) à la pause, les Bleues ont eu du mal à revenir, attendant le dernier moment pour s'en sortir, grâce au but d'Horacek (25-25 après 60 minutes).
Soutenues par quelque 27.000 spectateurs, les Bleues ont dominé la prolongation, avec Hatadou Sako au relais de Glauser pour rendre inviolable la cage française.
Tétanisées par l'enjeu en début de match, elles se sont enfin libérées. Méconnaissables favorites, les championnes du monde 2023 ont retrouvé leur statut, à l'image de leurs meneuses.
Rayonnante lors de ces JO, la demi-centre Tamara Horacek a d'abord été impuissante en attaque, souvent sortie pour être secondée dans ce secteur par Méline Nocandy. Inspirée par cette dernière, qui a sonné la révolte grâce à sa puissance, Horacek a fini par trouver la solution. La capitaine Estelle Nze Minko, avec sept buts, a elle longtemps limité la casse.
À l'image de la gardienne Johanna Bundsen, qui acceptait avec plaisir le statut d'outsider pour rejeter toute la pression sur les Bleues, les Suédoises ont joué quasiment jusqu'au bout une partition presque parfaite pour dérégler le jeu français.
Mais la France s'en est sorti, contre la Suède qu'elle domine depuis une décennie (onze victoires et deux nuls), avec notamment des succès en demi-finale des JO en 2021 et au même stade au Mondial-2023.
Libérées, qualifiées, les joueuses d'Olivier Krumbholz ont longuement fêté le succès avec leurs supporters: "On est en finale!"
N.Fischer--NZN