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L'équipe de France féminine de basket est parvenue à surmonter un énorme passage à vide en seconde période et une prolongation arrachée par la Belgique, son bourreau en demi-finales du dernier Euro, pour s'offrir sa première finale olympique depuis 2012, vendredi à Bercy (81-75).
Comme les "Braqueuses" de Céline Dumerc à Londres, elles affronteront les reines américaines, septuples tenantes du titre et invaincues depuis 1992, dans une deuxième confrontation entre la France et les Etats-Unis en moins de 24 heures.
Il s'agira de la première finale de l'ère Jean-Aimé Toupane, sélectionneur arrivé après le bronze des JO-2021: à l'élimination en quarts de finale du Mondial-2022 (avec une équipe très diminuée) a succédé l'échec de l'Euro-2023, et cette défaite contre la Belgique (67-63) alors que le titre était visé.
Les Bleues ont pris leur revanche en forçant la porte des demi-finales olympiques qui s'était refermée devant elles en 2016 (défaite contre les Américaines) et 2021 (Japon).
Elles ont cependant dû surmonter la déception de devoir passer par une prolongation.
Les Françaises tenaient ainsi la victoire en main à 30 secondes de la fin, menant de six longueurs (66-60) après que Marine Fauthoux a réussi ses deux lancer-francs.
Mais une faute a été sifflée à la meneuse, donnant trois lancer-francs à Julie Vanloo, convertis pour ramener les Belges à trois unités (66-63).
Valériane Ayayi a ensuite perdu la balle, offrant une munition à Emma Meesseman: la meilleure joueuse des Belgian Cats a décoché une banderille de loin pour égaliser à huit secondes du terme (66-66).
Un tir au-delà de l'arceau manqué par Ayayi et un rebond non contrôlé plus tard, les deux équipes ont offert un supplément de cinq minutes de ce match tendu, qui a brillé par son suspense et sa tension plus que par la qualité du jeu proposée.
- Williams décisive -
En prolongation, les Bleues ont été portées à bout de bras par Gabby Williams, leur meilleure joueuse depuis le début du tournoi.
L'ailière, pourtant en difficulté comme l'ensemble du secteur extérieur pendant l'essentiel de la soirée, a inscrit un "2+1" (panier avec faute, converti) pour donner cinq points d'avance (71-66).
Avant d'inscrire un lay-up (78-75 à 37 sec du buzzer) puis de convertir ses deux lancer-francs, à 13 secondes de la sirène, pour sceller le succès (81-75).
C'est encore elle (meilleure marqueuse française avec 18 pts, plus 4 passes décisives) qui s'est battue pour arracher aux Belges leur ultime possession, symbole d'une équipe qui, à défaut d'avoir maîtrisé son basket, a fait preuve d'une grosse force mentale.
Notamment pour se remettre d'un énorme trou d'air, à cheval sur les deuxième et troisième quart-temps, dans un Bercy rendu en partie atone.
- Johannès fantomatique -
Alors qu'elles avaient surmonté un début de match raté pour mener 29 à 18, elles ont encaissé un incroyable 28 à 2 pour se retrouver quinze longueurs derrière (31-46, 33e), perdues, multipliant les approximations, les attaques sans solutions et les tirs désespérés.
Illustration des difficultés offensives françaises: la prestation fantomatique de Marine Johannès (6 pts à 1/10 au tir, 4 balles perdues), deux jours après avoir battu son record de points en sélection (24 pts) lors de la convaincante qualification obtenue contre l'Allemagne en quarts de finale (84-71).
Les Bleues sont revenues et ont fini par l'emporter grâce à leur profondeur de banc (29 points par les remplaçantes, dont 15 pour Iliana Rupert et 10 pour Janelle Salaün, contre 8 pour les Belges) et en revenant insister dans la raquette, qu'elles avaient délaissée pendant leur passage à vide.
Elles auront beaucoup plus fort à faire dimanche et si elles veulent tenter de tenir tête le plus longtemps possible aux reines américaines, elles auront très probablement besoin d'une grande Marine "MJ" Johannès.
R.Schmid--NZN