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Dix jours après avoir atteint la finale des JO-2024 à Paris, Thierry Henry a décidé lundi de quitter l'équipe de France Espoirs et olympique avec qui il a enfin gagné en crédibilité comme entraîneur.
La décision de l'ancien champion du monde 1998 n'est à proprement pas une surprise tant son mandat, débuté à l'été 2023 et qui était censé prendre fin en juin 2025 après l'Euro, semblait balisé par l'échéance olympique. En parvenant à glaner une médaille d'argent, quarante ans après l'or obtenu par les Tricolores aux Jeux de Los Angeles, le natif des Ulis a remporté son pari et peut désormais s'orienter vers d'autres défis.
Sa capacité à faire d'un groupe hétéroclite un candidat à la victoire, seulement stoppé en finale par l'Espagne (5-3 a.p.), a forcé le respect et lui a offert ses premiers lauriers dans son nouveau costume de technicien, après des expériences sans relief et loin d'être convaincantes à Monaco (2018-2019) et à Montréal (2019-2021).
Rien n'a pourtant été facile pour Henry (47 ans), qui a dû passer des mois à négocier avec les clubs pour les convaincre de libérer des joueurs pour une compétition ne figurant pas dans le calendrier Fifa.
- Meneur de "fous" -
L'ex-légende d'Arsenal a essuyé nombre de refus, l'obligeant à se passer de plusieurs éléments qui faisaient partie de sa liste rêvée (Kylian Mbappé, Eduardo Camavinga, Bradley Barcola, Warren Zaïre-Emery, Khephren Thuram, Mathys Tel, Lucas chevalier, Leny Yoro...). Il a attaqué le tournoi avec un groupe sans aucune référence et comme leaders deux joueurs de plus de 23 ans rattrapés in extremis par le col: Alexandre Lacazette (33 ans), à l'histoire tourmentée en bleu, et Jean-Philippe Mateta (28 ans), sorti des radars du football français depuis son exil en 2018 en Allemagne puis en Angleterre.
Mais malgré tous les obstacles dressés sur sa route, Henry a su se muer en meneur d'hommes en guidant jusqu'au podium des Bleuets qu'il a lui-même surnommés les "fous" pour leur joie de vivre ainsi que leur aptitude à renverser les situations et à surmonter toutes les difficultés.
"Je tiens à remercier la FFF et le président Philippe Diallo, qui m'ont offert cette incroyable opportunité," a déclaré Thierry Henry dans le communiqué de la Fédération française de football officialisant son départ.
- La FFF en quête d'un remplaçant -
"Obtenir la médaille d'argent aux Jeux olympiques pour mon pays restera l'une des plus grandes fiertés de ma vie. Je suis incroyablement reconnaissant envers la fédération, les joueurs, le staff et les supporters qui m’ont permis de vivre une expérience magique".
Philippe Diallo l'a de son côté remercié "pour tout le travail (...) accompli à la tête des sélections Espoirs et Olympiques".
"Nous regrettons bien évidemment cette décision car Thierry Henry a su atteindre les objectifs qui lui avaient été fixés en décrochant une médaille d’argent aux JO de Paris, 40 ans après la médaille olympique de Los Angeles", a ajouté le dirigeant, saluant le "professionnalisme" et la "rigueur" du sélectionneur.
La FFF va désormais devoir trouver à la hâte un remplaçant à "Titi" Henry à la tête des Espoirs, les deux prochains rendez-vous des Bleuets étant programmés dès la rentrée contre la Slovénie (le 6 septembre) et la Bosnie (le 10 septembre) en qualifications de l'Euro-2025.
Henry, électron libre tout au long de son immense carrière de joueur, va lui pouvoir capitaliser sur cette médaille d'argent olympique. Nul doute qu'il ne devrait pas manquer de propositions après avoir enfin prouvé ses talents d'entraîneur.
O.Pereira--NZN