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Pour la première fois de leur carrière, les Américains Taylor Fritz et Emma Navarro joueront en demi-finales de Grand Chelem et, pour le plus grand plaisir du public, ce sera chez eux, à l'US Open.
Mardi en effet, Fritz, 12e mondial, a montré des nerfs d'acier pour se défaire de l'Allemand Alexander Zverev (4e), finaliste en 2020, 7-6 (7/2), 3-6, 6-4, 7-6 (7/3).
"C'est un sentiment incroyable. J'ai joué pas mal de quarts de finale ces dernières années et aujourd'hui, ce n'était pas pareil: je sentais que c'était vraiment mon jour pour passer un tour supplémentaire. Ca tombe bien que ce soit ici, sur ce court (Arthur-Ashe), à l'US Open, devant mon public", a commenté le Californien de 26 ans.
Il avait déjà joué quatre quarts de finale en Majeur sans aller plus loin (Wimbledon 2022, US Open 2023, Open d'Australie et Wimbledon 2024).
Mardi à Flushing Meadows, Fritz s'est notamment appuyé sur son excellent service: il n'a pas eu à défendre la moindre balle de break dans la première manche. N'ayant pu concrétiser l'une des quatre qu'il a eues, il a fini par empocher le set au tie break.
La deuxième manche a rapidement tourné à l'avantage de Zverev, mais par la suite, le bras de fer a repris. Jusqu'au jeu décisif du quatrième set.
"Avoir un gros service, ça aide mais face aux tout meilleurs, la balle revient plus souvent. J'ai beaucoup travaillé pour compléter ma palette de coups pour moins devoir compter sur mon service", a-t-il souligné en évoquant notamment les montées au filet et les amorties.
Vendredi, il affrontera un autre Américain, Frances Tiafoe (20e) ou le Bulgare Grigor Dimitrov (9e) pour tenter de se hisser en finale. Ceux-ci doivent se départager mardi en fin de session nocturne.
Deux jours après avoir éliminé la tenante du titre Coco Gauff, Navarro a poursuivi sur sa lancée et battu Paula Badosa pour atteindre elle aussi sa première demi-finale majeure.
- "US Open baby !" -
"C'est dingue d'être qualifiée pour les demi-finales. US Open baby !", s'est exclamé la 12e mondiale après sa victoire 6-2, 7-5 sur l'Espagnole (29e).
"C'est tellement important pour moi... Avec mon coach, nous travaillons ensemble depuis que j'ai 14 ou 15 ans donc ça fait huit ans. Nous avons fait beaucoup de bon travail ensemble", a-t-elle souligné à l'adresse de son entraîneur Peter Ayers.
A 23 ans, elle affrontera jeudi pour une place en finale la finaliste sortante Aryna Sabalenka (2e) ou la championne olympique de Paris Qinwen Zheng (7e) qui se départageront en début de session nocturne mardi.
Alors qu'elle n'avait atteint jusque-là qu'une seule fois le deuxième tour en Majeur (Roland-Garros 2023), Navarro a connu une progression fulgurante cette année: 3e tour à l'Open d'Australie, 8e de finale à Roland-Garros, quart de finale à Wimbledon et au moins demi-finales à Flushing Meadows, pour son huitième Majeur.
L'Américaine a remporté son premier et unique titre WTA à ce jour en janvier dernier à Hobart (dur).
Mardi à New York, elle a réussi la meilleure entame mais, après le gain du premier set, elle a connu une baisse de régime qui a permis à Badosa de s'échapper 5-1 dans le second.
Alors que les joueuses semblaient se diriger vers un inévitable set décisif, Badosa s'est effondrée et a laissé six jeux d'affilée à son adversaire.
- Une fourmi -
C'est même au bord des larmes qu'elle a joué le douzième jeu du set, le dernier du match, sur son service.
Victime de douleurs chroniques au dos, Badosa avait mis un terme à sa saison l'an dernier après avoir déclaré forfait à Flushing Meadows et n'a repris la compétition qu'en juin.
L'ancienne N.2 mondiale a atteint pour la deuxième fois de sa carrière les quarts de finale d'un Grand Chelem, après Roland-Garros 2021.
Mardi, elle a mis en avant son état de nervosité qui l'a complètement paralysée.
"Dans le second set, il y a eu un moment où je me suis sentie un peu bien, mais à aucun moment mes jambes n'ont été rapides. Je réagissais lentement, et quand je suis comme ça, je me sens toute petite sur le court", a-t-elle expliqué.
"Après avoir réussi les deux breaks, j'ai recommencé à me sentir mal, des phrases négatives ont envahi ma tête, et il y avait un tel bruit, en moi, que je n'avais qu'une envie, c'était de quitter le court", a-t-elle ajouté en précisant s'être sentie comme une "fourmi".
R.Bernasconi--NZN