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Le Lensois Seko Fofana et le Monégasque Aurélien Tchouameni, qui s'affrontent dimanche en 8e de finale de Coupe de France, ont des trajectoires différentes, mais sont ce qui se fait de mieux au milieu de terrain en France, de quoi attiser les convoitises des grands d'Europe.
. Tchouameni en progression
Depuis longtemps, Aurélien Tchouameni est programmé pour le plus haut niveau. Révélé à Bordeaux, il est devenu international à Monaco. Et dès la saison prochaine, il fera le grand saut pour l'un des plus grands clubs d'Europe.
Du Real Madrid à Chelsea en passant par Manchester United, les plus grands lui font la cour depuis longtemps. "Il sera extrêmement compliqué de le retenir", euphémise-t-on d'ailleurs au sein de la direction du club, qui espère le transférer pour 60 millions d'euros.
Ces sommes, ces bruits et ces louanges continuent pourtant de ruisseler sur la carapace du jeune Monégasque qui vient de fêter ses 22 ans. Hermétique à ces sujets, Tchouameni n'a qu'un seul désir: continuer d'apprendre et de progresser pour emmagasiner le maximum d'expérience avant de faire le grand saut.
Le sélectionneur national Didier Deschamps loue d'ailleurs sa capacité à intégrer rapidement les consignes, ainsi que son intelligence de jeu. Ses entraîneurs monégasques, Niko Kovac et aujourd'hui Philippe Clément, également.
"Il a une grande maturité pour son âge", apprécie ce dernier. "Il est vraiment intelligent dans le jeu, sait anticiper et comprend toujours ce qui est demandé. C'est l'un des plus grands talents en Europe."
Mais Tchouameni doit encore progresser, souligne Clément: "Il a beaucoup de points à améliorer. Quand il évolue N.8, il doit créer plus que ce qu'il a fait jusqu'à présent. Je veux aussi qu'il prenne des responsabilités dans l'équipe sur le plan de la communication. il doit devenir leader au-delà du terrain".
"Cela l'aidera à faire un gros transfert", conclut le Belge qui décèle en lui, après avoir amassé "de l'expérience", "les qualités pour être leader en équipe de France".
. Fofana au top
A 26 ans, Seko Fofana est de son côté au sommet de son art. Ce milieu "box-to-box" fait toujours avancer le jeu lensois et seul le Brestois Romain Faivre le devance en termes de chevauchées dans le dernier tiers de terrain en L1.
A cet important volume, il associe désormais la finition: six buts en L1, record personnel, et deux contre Lille (2-2, 4-3 t.a.b) lors de la qualification en Coupe. Spécialiste des frappes enroulées du droit, ses réalisations apportent systématiquement des points.
Son égalisation à la 95e et son tir au but vainqueur dans le derby, puis le but décisif au bout du temps additionnel pour battre Saint-Etienne (2-1), symbolisent parfaitement son impact actuel.
De quoi impressionner les adversaires, d'autant que Fofana, élu joueur du mois en septembre, reste à haut-niveau depuis longtemps. "Il me semble être l'un des meilleurs, voire le meilleur joueur du championnat, il pourrait jouer dans n'importe quel club", a ainsi dit Jorge Sampaoli, le coach marseillais, le week-end dernier.
Courtisé il y a dix-huit mois par des clubs de Ligue des Champions quand il évoluait à l'Udinese, Fofana avait surpris en choisissant Lens, puis en refusant tout départ, malgré de belles offres l'été dernier.
Surveillé en Premier League, l'international ivoirien, qui a préféré se consacrer à Lens plutôt que de jouer la Coupe d'Afrique des Nations, ne devrait pas bouger en cette fin de mercato.
"Il y a eu des approches, des intérêts et une offre écrite. Mais on ne souhaite pas vendre", a affirmé mardi le directeur général du club, Arnaud Pouille, au quotidien régional "La Voix du Nord".
Dans le cas contraire, malgré une plus-value financière assurée, la perte sportive serait immense. Car aucun de ses coéquipiers n'a son profil, ni son impact.
T.L.Marti--NZN