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Le Paris SG s'est offert un répit mardi soir en surclassant une très faible équipe de Salzbourg (3-0), sans chasser les doutes sur le plan du jeu, ni la menace d'une élimination au premier tour de la Ligue des champions.
Le PSG est enfin au-dessus de la ligne de flottaison, 24e sur 36, c'est-à-dire la première place qui n'est pas éliminatoire et permet de se qualifier pour les barrages. Le top 8 directement qualificatif pour les 8e de finale est inaccessible depuis plusieurs journées, mais le progrès symbolique est là.
Luis Enrique et ses troupes ont fait la moitié du chemin en prenant trois des six points nécessaires, lors des trois derniers matches, pour éviter une infamante élimination au premier tour - qui serait inédite depuis 2011 et le rachat par le Qatar.
Bras dessus, bras dessous, la joie des Parisiens auprès de leurs supporters, lors du troisième but en fin de match, traduisait un évident soulagement, une libération après tant d'occasions de but vendangées ces dernières semaines. Dans sa zone technique, Luis Enrique a enserré ses adjoints, avant de souffler un bon coup.
Mais l'entraîneur n'en a pas profité pour tresser le récit d'un déclic, comme d'autres l'auraient fait, en conférence de presse quelques minutes plus tard. Il s'est plutôt attaché à relativiser: "Pour être honnête nous n'avons pas fait un meilleur match que contre le PSV (nul 1-1) ou l'Atlético Madrid (défaite 2-1), le match a été pire".
Luis Enrique aime provoquer mais deux constats lui donnent en partie raison. D'abord, le PSG n'a pas tout à fait chassé les doutes sur son efficacité offensive. Avant de marquer à la demi-heure par Gonçalo Ramos, il a eu le temps de crisper ses fans au gré d'un raté à bout portant du Portugais et d'une frappe non cadrée de Lee Kang-in.
Après le premier but, Paris a semblé remettre le frein à main et il a fallu attendre l'entrée de Désiré Doué à la 67e minute pour voir l'équipe se libérer tout à fait. La recrue de l'été en provenance de Rennes est l'une des grandes satisfactions de la soirée, passeur décisif puis buteur. A 19 ans, il a apporté fantaisie et spontanéité, malgré des maladresses.
- Al-Khelaïfi monte au créneau -
Deux autres buts sont venus récompenser l'allant parisien, accompagné néanmoins de beaucoup de déchets. Bradley Barcola en particulier a gâché ses opportunités, et il n'a toujours pas marqué en Ligue des champions cette saison (un seul but la saison dernière dans la compétition). Le PSG a été encore plus dépendant que d'habitude du détonateur Achraf Hakimi, en l'absence d'Ousmane Dembélé, suspendu.
Le second constat, c'est que si Paris a fait le travail mardi, il doit encore compenser ses errances passées. Le PSG n'a gagné que deux matches en Ligue des champions, a été incapable de gagner contre le PSV Eidhoven et a perdu ses trois matches contre les poids lourds de son calendrier: Arsenal, l'Atlético Madrid et le Bayern Munich. Inquiétant avant de recevoir le 22 janvier le Manchester City de Pep Guardiola, certes en crise.
Devoir arracher sa qualification à Stuttgart une semaine plus tard est un scénario tout à fait plausible, et effrayant au vu de la fébrilité devant le but de la jeune équipe parisienne. "On ne sait pas combien de points et de buts seront nécessaires, d'où l'importance de la différence de buts qu'on a soignée à la fin", a souligné Luis Enrique.
Au moins, le coach va pouvoir travailler plus sereinement que ces dernières semaines. Des tensions étaient nées avec certains joueurs, et Nasser Al-Khelaïfi avait dû mettre un point d'honneur à conforter l'entraîneur à son poste, même en cas d'élimination.
Hier soir, le président du PSG est à nouveau monté au créneau, après un match qui "donne de l'espoir à tout le monde": "J'entends ce qu'il se dit sur le coach (...). J'ai confiance en lui, c'est un très très bon coach, le meilleur au monde".
Le PSG peut d'autant moins souffler avant les fêtes qu'un calendrier chargé l'attend d'ici la fin de semaine prochaine, avec Lyon et Monaco en championnat et Lens en Coupe de France.
D.Smith--NZN