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Comme promis, le gouvernement a commencé mercredi à lever des restrictions liées au Covid pour alléger un peu le quotidien des Français, tout reconnaissant que la situation sanitaire demeure "fragile".
Après d'autres pays européens comme l'Angleterre et le Danemark, la France desserre les contraintes, en suivant un calendrier en deux étapes, annoncé fin janvier.
A partir de mercredi, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur, les jauges dans les lieux recevant du public assis (stades, établissements culturels...) sont abandonnées, le télétravail n'est plus imposé mais seulement recommandé.
De nombreux Français se réjouissaient de pouvoir abandonner le masque en extérieur. "Il était temps", a ainsi réagi Ludovic, soignant, 52 ans. "A l’extérieur je ne vois pas trop l'utilité de le garder".
"J'ai tendance à tout respecter mais c'est beaucoup plus agréable", a lancé Armelle, une Parisienne de 60 ans.
D'autres applaudissaient la fin du télétravail obligatoire. "Aujourd’hui, on a besoin d’un télétravail choisi, digéré, pensé avec nos salariés, avec nos entrepreneurs", a estimé Bernard Cohen-Hadad, président de la confédération des petites et moyennes entreprises en Ile-de-France (CGPME).
Dans deux semaines, le 16 février, ce sont les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, qui pourront rouvrir et les concerts debout seront à nouveau autorisés. La consommation au comptoir sera également possible dans les bars. Tout comme la consommation dans les stades, les cinémas et les transports.
- "Etre prudent" -
"Nous tenons nos engagements, les dates du calendrier de réouverture", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres qui suivait un conseil de défense.
Le gouvernement n'a pas conditionné la levée de ces restrictions à l'évolution de la situation sanitaire.
Aux yeux des autorités, la menace due au variant Omicron est désormais limitée puisqu'il est moins dangereux que ses prédécesseurs, bien que nettement plus contagieux.
"Nous constatons que la tendance s'inverse depuis la fin de semaine dernière, avec une diminution du taux d'incidence sur le plan national", a souligné Gabriel Attal, parlant de "signaux encourageants". "Mais la situation reste fragile avec un niveau très élevé de cas déclarés, le sous-variant d'Omicron BA.2", très contagieux, et "une tension extrêmement forte à l’hôpital".
Le gouvernement annoncera la semaine prochaine une adaptation du protocole sanitaire dans les écoles pour la rentrée des vacances de février, après concertation avec les syndicats et les associations de parents d'élèves, a par ailleurs indiqué Gabriel Attal. "On travaille sur le niveau de protocole, la question du port du masque, et la gestion des cas contacts". L'annonce de cette levée des restrictions est jugée prématurée par certains scientifiques, quand d'autres la jugent justifiée.
"Il faut être toujours content quand on va vers la normalité, mais c'est vraiment une diminution des contraintes par palier. Aujourd'hui, c'est un premier niveau", a souligné sur RMC mercredi Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris et membre du Conseil scientifique.
"Il faut être prudent", a-t-il dit. Mais "depuis la fin de la semaine dernière, on a l'impression qu'il y a une baisse du nombre de nouveaux cas" et "un certain nombre de mesures ont été mises en place", la troisième dose, le pass vaccinal, qui nous permettent d'essayer de commencer à relâcher un peu".
- Des seniors moins vaccinés -
En moyenne sur sept jours, 322.256 cas ont été enregistrés, selon les derniers chiffres (contre 366.179 il y a une semaine). Le nombre de patients en réanimation est resté quasi stable sur une semaine (3.751 mardi), mais les hospitalisations continuent d'augmenter.
Cette situation mitigée à l'hôpital explique que la France n'aille pas aussi loin que le Danemark et l'Angleterre, où le pass sanitaire a été levé.
"Leur niveau d'occupation (des soins intensifs) est à un niveau beaucoup plus bas que le niveau auquel nous sommes en France", a expliqué mardi devant des sénateurs Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, chargé de conseiller le gouvernement.
Selon lui, cette différence est "multifactorielle" et tient notamment à un moins bon taux de vaccination en France chez les plus âgés, les plus à risque de développer une forme grave.
Les personnes pour qui la vaccination anti-Covid fonctionne mal et qui risquent des formes graves de la maladie pourront obtenir gratuitement des masques FFP2, qui offrent un bon niveau de protection contre la contamination, a annoncé mercredi le gouvernement.
W.O.Ludwig--NZN