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Fondeur le plus médaillé de France avec ses trois bronzes par équipes, Maurice Manificat court à 35 ans après un premier podium olympique individuel aux JO-2022. Le skiathlon dimanche, sa "course la plus importante des Jeux", est sans doute la dernière opportunité de ce personnage "dans son monde".
Visage attachant du ski de fond français, au nom associé à toutes les médailles olympiques tricolores à l'exception d'une, Maurice Manificat aborde ces Jeux avec un enchantement intact et un "super mood" communicatif.
"Je suis comme un enfant", livre la mine ravie en visioconférence le fondeur de bientôt 36 ans. "Je suis reparti comme lors de mes premiers Jeux à faire ma petite collection de pin's."
Entre une pubalgie ayant perturbé sa préparation de pré-saison et une blessure aux côtes provoquée par une chute dans le Tour de ski en fin d'année, le Haut-Savoyard se sent "chanceux d'être là", lui qui aurait pu manquer ses quatrièmes - et sans doute derniers - Jeux olympiques.
"Mais la finalité c'est d'être performant sur les courses, prévient-il. Ce sont les JO, tous les quatre ans seulement: je ne suis pas là pour faire du tourisme mais aller chercher une médaille en donnant le meilleur."
Même s'il a peu de références cette saison - deux courses seulement en raison de ses blessures -, "Maurice est imprévisible", rappelle à l'AFP le directeur de l'équipe de France de ski de fond Olivier Michaud.
- "Karma sur les skis" -
Manificat se raccroche aussi aux signes: "On fait des jeux de cartes pour s'occuper en ce moment et je suis vraiment nul. Ça me va très bien parce que je me dis que j'aurai le karma sur les skis."
Si la poisse accumulée par son enchaînement de blessures compte aussi, dimanche devrait lui sourire. D'autant qu'avant cette triste saison, il s'était classé deuxième du Tour de ski l'an passé.
"Quand je vais reprendre fort, je vais être saignant !", prévenait-il en amont des Jeux à l'AFP. Et "son premier objectif" après quasiment deux mois sans dossard est le skiathlon olympique dimanche. Un enchaînement de 15 km de classique puis 15 km de skating, la "course la plus importante des Jeux" pour lui.
Car ce "solitaire de base", "dans (s)on monde", comme il se décrit à l'AFP, compte une médaille mondiale en course individuelle - l'argent du 15km libre en 2015 - mais aucune sous les anneaux où il a brillé en collectif.
Sans que cela ne soit contradictoire selon lui: "J'aime le groupe aussi, confie-t-il. Le groupe me sort justement de mon monde."
Le monde à part de "Momo", son surnom parmi les fondeurs. Celui de quelqu'un préférant tenir son blog à son profil sur les réseaux sociaux. "Ça va trop vite, commente-t-il. Le blog, tu gardes une trace à long terme."
Sur le sien, demeurent ses films préférés - pour la plupart des longs métrages d'anticipation - ses lectures - Tom Clancy et Science et Vie - et moins ordinaire, ses logiciels libres favoris. L'inventaire colle au parcours de ce licencié de biologie moléculaire et cellulaire.
Laissé à l'abandon, le blog a repris vie en début de saison et pour l'occasion Manificat a acheté "un pack payant qui supprime la publicité" à l'écran, explique-t-il dans un message à la Manificat: "Vive le monde moderne où tout devient payant, même le droit de ne pas être emmerdé".
W.Vogt--NZN