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Le vétéran français Johan Clarey a réussi l'exploit de décrocher à 41 ans la médaille d'argent de la descente des Jeux olympiques de Pékin lundi, sur une piste inédite, à seulement 10 centièmes du Suisse Beat Feuz, apportant un deuxième podium à la France.
A cet âge, il devrait être entraîneur, consultant, ou pourrait sagement encourager ses coéquipiers depuis son salon. Mais non, après avoir fêté ses 41 ans début janvier, Johan Clarey a pris tous les risques pour signer le plus grand exploit de sa carrière en terminant deuxième de l'épreuve reine des Jeux en ski alpin.
Après le report de la course de dimanche à lundi en raison du vent, c'est sous un grand soleil, et avec un vent apaisé (10 km/h et des rafales de 24 km/h au départ), que le Français a décroché sa première médaille olympique en quatre participations. Il explose le record du médaillé le plus âgé en ski alpin, jusqu'ici détenu par l'Américain Bode Miller qui avait 36 ans lorsqu'il avait remporté le bronze du super-G en 2014.
Vice-champion du monde du super-G en 2019, auteur de neuf podiums en Coupe du monde dont une 2e place à Kitzbühel en janvier, il a manqué 10 centièmes à Clarey pour devenir l'héritier des Bleus Antoine Dénériaz (2006), Jean-Luc Crétier (1998), Jean-Claude Killy (1968), Jean Vuarnet (1960) et Henri Oreiller (1948), tous sacrés sur la descente olympique.
- Troisième médaille pour Feuz -
Mais comme en 2021 à Kitzbühel, il a buté sur le Suisse Beat Feuz, le meilleur descendeur des quatre dernières années, pour la première fois titré aux JO après le bronze de la descente et l'argent du super-G en 2018 à Pyeongchang.
Avec ce titre sur la scène la plus prestigieuse du monde sportif, Feuz (34 ans) a atteint le but d'une vie et gravé son nom dans les mémoires. L'histoire le retiendra aussi comme le premier champion olympique d'une montagne sans neige, transformée pour l'occasion par un pays qui n'avait jamais accueilli de compétition internationale de ski alpin.
Sur ce ruban de 3 km, serpentant entre les rochers et buissons d'un massif aride, le Bernois a de nouveau usé de ses talents d'ensorceleur des pistes. Le skieur au physique potelé, un peu serré dans son dossard taille standard, avait encore assez de force pour faire voler son ski droit directement du pied à la main à l'arrivée.
L'Autrichien Matthias Mayer est venu cueillir à 16 centièmes du Suisse une troisième médaille en trois éditions des Jeux, après l'or de la descente en 2014 et du super-G en 2018.
Le début de course a encore rappelé la dangerosité de l'exercice, avec la lourde chute de l'Allemand Dominik Schwaiger, dossard N.2, évacué sur une barquette après une interruption d'une quinzaine de minutes.
P.E.Steiner--NZN