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Le Paris SG a battu Rennes (1-0) grâce à un but de Kylian Mbappé dans le temps additionnel, vendredi, une victoire en trompe-l'oeil pour le club, dans un climat tendu avec ses ultras, à quatre jours du Real Madrid.
Dans sa mission décollage en vue du huitième de finale aller de Ligue des champions, mardi, le PSG a plus ressemblé à un avion de voltige qu'à la fusée que l'entraîneur Mauricio Pochettino promet de guider vers les étoiles.
Sa trajectoire manque de linéarité. Après l'élimination sans gloire dès les huitièmes de finale de la Coupe de France contre Nice (0-0, 6-5 aux t.a.b.), puis la démonstration à Lille (5-1) en championnat, voilà que les Parisiens ont effectué un nouveau looping.
Face à Rennes, la seule équipe à les avoir battus en Ligue 1 cette saison, en octobre dernier (2-0), ils ont combiné longues séquences stériles de possession et maladresse devant le but, dans un match longtemps sans éclat.
Il a fallu attendre la 93e minute pour voir la première frappe cadrée parisienne sur le but de Mbappé, à la conclusion d'un contre éclair, servi par Lionel Messi.
Comme souvent cette saison (Lille, Lyon, Angers, Metz, Lens), le leader s'en sort grâce à un ultime coup de rein dans les dernières minutes.
"Gagner ce match était important pour le moral de l'équipe", a déclaré Xavi Simons, titulaire en L1 pour la première fois de sa carrière, sur Prime Video.
"Mardi, nous arriverons dans les meilleures conditions", a renchéri Pochettino.
Les Parisiens comptent 16 points d'avance sur leur dauphin Marseille. Rennes reste à la cinquième place, mais Monaco, qui reçoit Lorient dimanche, peut l'en déloger au terme de la 24e journée.
- Navas vigilant -
Avant Madrid, le PSG n'a pas réglé tous ses problèmes structurels, comme celui de concéder beaucoup d'occasions, un péché mignon qui pourrait lui coûter très cher en Ligue des champions.
Rennes a essayé d'en profiter, mais Keylor Navas a dévié la tentative de Benjamin Bourigeaud (7e). Il a aussi manqué aux Bretons du sang-froid dans les 25 derniers mètres pour punir le PSG, dont la "clean sheet" est l'une des rares satisfactions de la soirée.
Le club de la capitale a également manqué d'animer la rencontre face au bloc compact des Bretons, qui n'ont commis que deux erreurs. La deuxième, sur le but de Mbappé, en s'exposant trop.
Sur la première, une passe ratée de Warmed Omari a permis à "Kyky" de se présenter face au gardien Dogan Alemdar, mais sa tentative a trouvé le poteau (40e).
Il faudra beaucoup plus aux Parisiens, et à Messi qui n'a eu aucune occasion de frapper, pour briller face à Madrid... et se rabibocher avec leurs ultras.
Qu'en sera-t-il de l'union sacrée que suppose un tel rendez-vous européen ? Cette soirée a donné l'image d'un club divisé avant son match le plus important de la saison, alors que le Parc des princes rouvrait ses portes après un mois sous le régime de jauge de 5.000 spectateurs.
Les membres du Collectif ultras Paris (CUP) ont protesté durant la première période, d'abord en désertant leur virage durant trente minutes, puis avec une dizaine de banderoles qui n'ont épargné presque personne.
- Leonardo doit "dégager" -
Ils ont visé le directeur sportif Leonardo - qui doit "dégager" -, les "joueurs sans motivation", le marketing, la formation, la section féminine qui n'est pas "respectée"...
Pochettino a essuyé quelques sifflets lorsque son nom a été prononcé par le speaker lors de la présentation des équipes.
Seul "Marquinhos, l'exemple à suivre" a échappé à la gronde de la tribune Auteuil, qui a repris les encouragements en seconde période, comme s'il ne s'était rien passé.
Après la rencontre, les joueurs, dont certains ont été traités de "mercenaires surpayés", ne sont pas allés saluer les ultras, comme ils le font d'habitude. Ce geste de défiance leur a valu de nouveaux sifflets.
"On va entrer dans une période importante de la saison, on a besoin d'être tous ensemble", a lancé Pochettino.
O.Krasniqi--NZN