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Le TGV, ou plutôt le "QFM" de Zhangjiakou, a respecté ses horaires: Quentin Fillon Maillet a remporté sa troisième médaille en trois courses lors des JO-2022 en s'adjugeant l'argent du sprint samedi.
Le biathlète reste le seul Français à s'être couvert d'or en Chine mais il pourrait avoir rapidement de la compagnie avec Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, qui n'ont pas fait faux bond et dominé la danse rythmique.
Une semaine après l'argent du relais mixte et quatre jours après son titre dans l'individuel, Fillon Maillet, 29 ans, a offert à la France une septième médaille (un or, six argent), la quatrième produite par le biathlon.
Seul son grand rival norvégien Johannes Boe, sacré en relais mixte et médaillé d'argent de l'individuel, a été plus rapide sur les 10 km du sprint: si les deux ogres de Zhangjiakou ont fait chacun une erreur sur le pas de tir, Fillon Maillet n'a, cette fois, jamais été en mesure d'inquiéter Boe sur les skis.
Il a accusé 25 sec 5/10e de retard sur le cadet des frères Boe, qui recevra sa médaille d'or aux côtés de son aîné Tarjei, troisième à 38 sec 9/10e.
Ces trois-là devraient être les acteurs principaux de la poursuite, dont l'ordre et les écarts de départ sont définis par les résultats du sprint, dimanche.
A moins qu'Emilien Jacquelin, double champion du monde en titre de la spécialité et en embuscade après sa 9e place, ne vienne chambouler cette hiérarchie.
"QFM", lui, s'inscrit définitivement dans la lignée de Martin Fourcade et peut même le dépasser: la référence du biathlon tricolore était rentrée avec trois médailles de Sotchi en 2014 (or en individuel et en poursuite, argent en mass start) puis de Pyeongchang en 2018 (toutes en or: poursuite, mass start et relais mixte).
- Record du monde -
"J'ai encore envie de continuer sur cette belle lancée, pour continuer à faire des médailles. La forme sur les skis est super bonne, la forme mentale est très bonne pour le tir. Je profite d'une saison exceptionnelle", a-t-il savouré.
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, en quête d'or olympique quatre ans après la déception de l'argent à Pyeongchang, ont pris les commandes de la compétition de danse sur glace avec un record du monde.
Ils ont obtenu 90,83 points au bout de leur danse courte sur le thème imposé des musiques urbaines. Mieux que leur précédent record du monde (90,03 points fin 2019) et près de deux points devant les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (88,85), les champions du monde et doubles champions d'Europe en titre.
De quoi oublier, avant la danse libre lundi, leur déconvenue de 2018: ils avaient perdu tout espoir de titre à cause d'un problème vestimentaire lorsque le tour de cou qui retenait le top à franges de la patineuse s'était détaché dès les premières secondes.
Malgré leur impressionnant palmarès (quadruples champions du monde et quintuples champions d'Europe), l'incident continue de leur coller à la peau.
- "Innocente et propre" -
Le camp tricolore a commencé la journée avec une double déception: ses deux duos engagés en snowboardcross par équipes (avec notamment la vice-championne olympique 2022 Chloé Trespeuch) n'ont pas dépassé le stade des quarts de finale, en mal de glisse sous la neige qui a enfin blanchi les montagnes olympiques.
En coulisses, la retentissante affaire Kamila Valieva connaîtra son dénouement lundi, a annoncé le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Saisi par le Comité international olympique, l'Agence mondiale antidopage et la Fédération internationale de patinage, le TAS doit décider si la prodige russe de 15 ans peut participer à l'épreuve féminine dont elle est la grande favorite et qui débute mardi.
Le TAS auditionnera dimanche les différentes parties pour statuer sur la décision de l'Agence antidopage russe de lever, pour des raisons mystérieuses, la suspension provisoire de Valieva, contrôlée positive à une substance interdite fin décembre.
La patineuse, elle, continue de s'entraîner normalement, comme ce samedi pendant quarante minutes, répétant notamment son programme court, avec une chute sur son premier saut.
Son entraîneure Eteri Tutberidze a défendu son élève sur Pervy Kanal, l'une des principales chaînes russes généralistes: "Je suis absolument sûre que Kamila est innocente et propre", a-t-elle insisté.
Y.Keller--NZN