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Sur un géant transformé en rodéo par la neige fraîche, Mathieu Faivre a décroché dimanche sa première médaille olympique, en bronze, derrière le grandissime favori suisse Marco Odermatt et la sensation slovène Zan Kranjec.
Comme l'an dernier, quand il avait déjoué les pronostics en devenant champion du monde de la spécialité à Cortina d'Ampezzo (Italie), le Niçois de 30 ans a resurgi au meilleur moment après un début de saison mitigé.
Auteur d'une première manche tout en fluidité technique, avec le troisième chrono, Faivre a bouclé la seconde à 1 sec 34 d'Odermatt, alors que Kranjec a sorti une course éblouissante pour arracher l'argent (à 19/100e du Suisse).
"Je ne me sentais pas vraiment bien dans la deuxième, c'était très dur à cause des conditions et de la surface, mais je finis la journée si heureux", a dit le Français, "impatient de partager" sa joie avec son équipe et ses proches.
- "Performance d'équipe" -
Alexis Pinturault, détenteur du globe de la discipline mais diminué par une blessure à l'épaule, est remonté à la cinquième place après avoir signé le onzième temps de la première manche, à égalité avec Thibaut Favrot (à 1 sec 69 du vainqueur).
"C'est super. Je pense à Mathieu d'abord", parmi "les meilleurs mondiaux dans cette discipline depuis quelque temps", et "force relativement tranquille" capable de "rester serein", a salué le Savoyard.
Le skieur de Courchevel s'est aussi réjoui de la "performance d'équipe", avec trois Français dans les cinq premiers, alors que les Bleus avaient déjà placé quatre concurrents dans le Top 7 aux JO-2018 de Pyeongchang (Pinturault en bronze, Thomas Fanara 5e, Victor Muffat-Jeandet 6e et Mathieu Faivre 7e).
Arrivé "très jeune et très talentueux", Faivre "a été confronté à Alexis toute sa carrière" et a traversé "beaucoup de moments difficiles", a de son côté rappelé Favrot, "content de (s')être donné à fond".
"Je me suis arraché et je suis juste très fier de moi. La deuxième manche a été difficile, quand on se lève à 06h00 et qu'on court la deuxième à 16h00, ça fait une longue journée", a raconté l'Alsacien.
- Odermatt logiquement sacré -
Invitée surprise sur ce massif aride, jusqu'ici baigné par un grand soleil, la neige a transformé la course en jeu à haut risque, avec des monticules de poudreuse à chaque virage, envoyant au tapis près de la moitié des 89 engagés.
A ce jeu, Odermatt a encore fait parler ses talents d'équilibriste, manquant de glisser sur le flanc pendant la première manche avant de raser une porte dans la deuxième, mais s'offre à 24 ans son premier titre olympique.
"Marco, c'est le plus beau vainqueur qu'on pouvait avoir cette année sur ce géant", a reconnu Pinturault, qui avait dominé le jeune Suisse au finish l'an dernier dans la course au gros globe et au globe de géant.
Le grand blond concrétise sa domination écrasante sur la discipline cette saison (quatre victoires et une deuxième place en cinq courses) et rattrape des débuts olympiques manqués, avec une septième place en descente et une sortie de piste en super-G.
"Marco est le meilleur au monde en ce moment, donc il méritait de gagner aujourd'hui, avec toute la pression qu'il avait sur les épaules", a salué le jeune Américain River Radamus, quatrième, les cheveux teints couleur zèbre pour ses premiers Jeux.
N.Zaugg--NZN