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L'année ou jamais ? Le XV de France, dernière équipe invaincue dans le Tournoi des six nations 2022, refuse d'évoquer le Grand Chelem, après lequel les Bleus courent depuis 2010.
Chut ! Après le succès inaugural devant l'Italie (37-10) puis le combat remporté contre l'Irlande (30-24), les Bleus assurent qu'ils "prennent les matches les uns après les autres", selon le cliché éculé.
Ce sera d'abord un déplacement en Ecosse, bête noire des Français depuis quelques années (le 26 février), puis un autre (le 11 mars) au pays de Galles relancé par une victoire samedi, et enfin une réception du grand rival anglais qui, sans aucun doute, se plairait à réduire au silence le Stade de France en clôture, le 19 mars.
Du côté des joueurs, pas question d'évoquer ce fameux Grand Chelem qui leur fait pourtant des clins d'oeil.
"La route est encore longue avant de parler de Grand Chelem. Il nous reste trois matches et on sait, par expérience, que tous les matches jusqu'à la fin comptent", explique d'ailleurs le pilier Cyril Baille.
- Deuxièmes en 2020 et 2021 -
Les Bleus restent en effet sur deux deuxièmes places dans le Tournoi, après avoir abandonné la pole au goal average (2020) ou chuté lors de la dernière journée (2021).
"On a tous appris des deux dernières éditions. On sait que chaque match est important. On ne va pas parler de Grand Chelem pour le moment, on va se concentrer sur le prochain match, sur le défi qui nous attend: on connaît bien cette équipe d'Ecosse, on va se reposer et bien préparer ce match... en espérant avoir quelque chose de sympa à jouer d'ici un mois", abonde le capitaine Antoine Dupont.
Après avoir démontré qu'ils savaient recevoir (treize victoires en quatorze matches sous l'ère Galthié), les Bleus vont devoir prouver qu'ils savent aussi se déplacer. D'abord en Ecosse, puis au pays de Galles. Mais, même s'ils s'en cachent, les Bleus de 2022 ont enfilé le costume de favori.
Leaders du classement (neuf points), meilleure attaque (67 points inscrits, sept essais marqués), deuxième meilleure défense (34 points encaissés), meilleur marqueur d'essai (Gabin Villière, trois), meilleur réalisateur (Melvyn Jaminet, trente pts). Les chiffres reflètent la réalité du terrain.
- Taillés pour aller loin -
Comme en 2020 et en 2021, les hommes de Fabien Galthié ont lancé leur Tournoi par deux succès. Ils ne l'avaient fait qu'à deux reprises sur les huit dernières éditions.
"On est sur une bonne dynamique, le groupe s'en enrichit. On sent qu'il est en train de se passer quelque chose. Mais il ne faut pas s'enflammer. On va rester concentrés sur des choses simples même si on sent que, collectivement, il se dégage quelque chose", a justement confessé le deuxième ligne Thibaud Flament.
Mais les Bleus de 2022 refusent de voir trop loin. D'abord parce qu'ils restent sur trois défaites lors de leurs quatre derniers matches contre l'Ecosse. Mais aussi parce qu'ils n'ont battu le XV du Chardon qu'à une seule reprise à Murrayfield depuis 2016.
A l'époque, les Bleus de Guy Novès avaient déjà remporté leur deux premiers matches, contre l'Italie puis l'Irlande... avant d'enchaîner trois revers qui les avaient laissés à la cinquième place.
Prémonitoire ? Les protégés de Fabien Galthié semblent armés pour ne pas répéter ce genre de déconvenues.
En attendant, le Tournoi des six nations marquant une pause, les internationaux retourneront lundi dans leur club pour ne retrouver Marcoussis que dimanche soir.
"On a envie de prendre du temps et de profiter de cette victoire. On a une mini-trêve, là, avant de se déplacer en Ecosse, on a envie de passer du temps ensemble. Cette victoire va nous faire beaucoup de bien", a admis le sélectionneur Fabien Galthié après l'Irlande.
Une semaine pour couper, recharger les batteries et gommer les petites erreurs du dernier match, les sautes de concentration en tête. Il sera ensuite temps de penser au Grand Chelem.
P.E.Steiner--NZN