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Un épais manteau de poussière orange a flotté dimanche sur Bagdad, frappée par une énième tempête de sable ayant entraîné la fermeture temporaire de deux aéroports internationaux en Irak, où ces phénomènes climatiques ne font qu'empirer.
Des dizaines de personnes souffrant de troubles respiratoires se sont rendues dans des hôpitaux du centre et de l'ouest du pays pour recevoir les soins adéquats.
Dans la capitale Bagdad enveloppée dans un nuage orange, d'épaisses couches de sable se sont déposées dans les rues et sur les voitures, s'infiltrant jusqu'à l'intérieur des maisons.
La même poussière enveloppe des régions du sud du pays semi-désertique, notamment la province de Nassiriya, les services météorologiques pronostiquant une poursuite de la tempête jusqu'à lundi, selon l'agence de presse étatique INA.
Invoquant une visibilité "inférieure à 500 mètres", l'aéroport international de Bagdad a annoncé l'interruption du trafic aérien.
"Les vols ont été interrompus aux aéroports de Bagdad et de Najaf (centre) en raison de la tempête de poussière", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'Aviation civile, Jihad al-Diwan. "Le trafic aérien reprendra comme à l'accoutumée en cas d'amélioration des conditions météorologiques."
Les tempêtes de sable n'ont fait qu'empirer ces dernières semaines en Irak, un des cinq pays au monde les plus vulnérables au changement climatique et à la désertification.
Dimanche, les hôpitaux de Najaf, ville sainte chiite située au sud de Bagdad, ont accueilli 63 personnes victimes de gêne respiratoire "dues à la tempête" qui sont, pour la plupart, reparties après des soins, selon un responsable local du département de la Santé.
Dans la province largement désertique d'Al-Anbar (ouest), 30 cas similaires ont été signalés.
Rien qu'en avril, au moins cinq tempêtes de poussière ont frappé l'Irak, obligeant parfois les aéroports de Bagdad, de Najaf et d'Erbil au Kurdistan, à suspendre brièvement les vols et entraînant des hospitalisations pour problèmes respiratoires.
Durant les deux prochaines décennies, l'Irak devrait connaître "272 jours de poussière" par an et en 2050, le seuil des 300 jours par an sera atteint, assurait début avril un haut responsable du ministère de l'Environnement, Issa al-Fayyad, cité par INA.
En novembre, la Banque mondiale a estimé que ce pays pourrait connaître une chute de 20% de ses ressources en eau d'ici à 2050.
Parmi les mesures nécessaires pour lutter contre les tempêtes de sable et de poussière, le ministère a cité "l'augmentation de la couverture végétale et la création de forêts qui font office de brise-vent avec les arbres appropriés".
A.Wyss--NZN