Zürcher Nachrichten - Cinq ans après le début du Covid et le confinement, des traces dans les mémoires de Français

EUR -
AED 3.996124
AFN 76.91638
ALL 99.43422
AMD 426.532309
ANG 1.963588
AOA 992.312552
ARS 1161.999462
AUD 1.719686
AWG 1.958512
AZN 1.849362
BAM 1.95549
BBD 2.199851
BDT 132.378991
BGN 1.948312
BHD 0.410731
BIF 3228.22834
BMD 1.088062
BND 1.454142
BOB 7.528805
BRL 6.249396
BSD 1.089527
BTN 94.701971
BWP 14.843644
BYN 3.565534
BYR 21326.021555
BZD 2.188453
CAD 1.564361
CDF 3129.267194
CHF 0.961842
CLF 0.026416
CLP 1013.703689
CNY 7.875232
CNH 7.877283
COP 4494.382878
CRC 544.308616
CUC 1.088062
CUP 28.833652
CVE 110.247504
CZK 25.016715
DJF 194.009211
DKK 7.460746
DOP 68.508498
DZD 145.369258
EGP 55.125891
ERN 16.320935
ETB 143.101575
FJD 2.492721
FKP 0.841171
GBP 0.841214
GEL 3.019385
GGP 0.841171
GHS 16.802733
GIP 0.841171
GMD 77.786932
GNF 9435.791472
GTQ 8.38305
GYD 227.389153
HKD 8.456589
HNL 27.890973
HRK 7.533639
HTG 144.795971
HUF 399.100457
IDR 17791.715139
ILS 3.975687
IMP 0.841171
INR 94.605581
IQD 1425.695564
IRR 45701.751424
ISK 145.793296
JEP 0.841171
JMD 169.886572
JOD 0.771428
JPY 161.744836
KES 141.124674
KGS 95.15106
KHR 4353.376547
KMF 491.551026
KPW 979.266168
KRW 1579.044208
KWD 0.335993
KYD 0.892223
KZT 545.336381
LAK 23559.806091
LBP 98173.393644
LKR 322.402919
LRD 216.708148
LSL 19.768791
LTL 3.212765
LVL 0.658158
LYD 5.236836
MAD 10.542274
MDL 19.358031
MGA 5087.029598
MKD 61.344414
MMK 2284.667921
MNT 3779.035313
MOP 8.711617
MRU 43.488693
MUR 48.909135
MVR 16.821356
MWK 1886.041132
MXN 21.680975
MYR 4.838024
MZN 69.173009
NAD 19.768791
NGN 1683.898576
NIO 39.850363
NOK 11.576668
NPR 151.439884
NZD 1.890178
OMR 0.418904
PAB 1.088062
PEN 3.980498
PGK 4.411623
PHP 62.312512
PKR 304.762048
PLN 4.176456
PYG 8690.4657
QAR 3.960039
RON 4.976912
RSD 117.210648
RUB 93.034392
RWF 1528.593188
SAR 4.080406
SBD 9.2483
SCR 16.253636
SDG 651.807842
SEK 11.01927
SGD 1.451978
SHP 0.855046
SLE 24.840176
SLL 22816.124085
SOS 622.142866
SRD 39.490855
STD 22520.693322
SVC 9.521041
SYP 14146.828768
SZL 19.768791
THB 36.457472
TJS 11.851508
TMT 3.815123
TND 3.349073
TOP 2.615509
TRY 39.906954
TTD 7.408387
TWD 35.87815
TZS 2863.364539
UAH 45.314397
UGX 3988.376264
USD 1.088062
UYU 46.396515
UZS 14087.479461
VES 71.6192
VND 27751.086338
VUV 133.785892
WST 3.066698
XAF 655.401368
XAG 0.032196
XAU 0.000364
XCD 2.937808
XDR 0.816563
XOF 655.401368
XPF 119.331742
YER 268.490832
ZAR 19.800857
ZMK 9793.860703
ZMW 31.282417
ZWL 350.355624
  • AEX

    7.6300

    905.63

    +0.85%

  • BEL20

    45.8300

    4410.12

    +1.05%

  • PX1

    89.7100

    8028.28

    +1.13%

  • ISEQ

    180.6700

    10934.67

    +1.68%

  • OSEBX

    11.2000

    1504.51

    +0.75%

  • PSI20

    49.0700

    6771.09

    +0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    71.9400

    2786.66

    +2.65%

  • N150

    56.9000

    3484.74

    +1.66%

Cinq ans après le début du Covid et le confinement, des traces dans les mémoires de Français
Cinq ans après le début du Covid et le confinement, des traces dans les mémoires de Français / Photo: JOEL SAGET - AFP/Archives

Cinq ans après le début du Covid et le confinement, des traces dans les mémoires de Français

Anthropologue à l'université Paris-Cité, ancienne membre du conseil scientifique créé pendant la pandémie de Covid-19, Laëtitia Atlani-Duault travaille sur l'impact de diverses crises sur les mémoires.

Taille du texte:

Dans son livre "Covid-19 Ad Memoriam, Fragments pour les mémoires" (La Documentation française), elle éclaire plusieurs traces d'un "moment de basculement" par des témoignages anonymes récoltés de 2020 à 2024, des photographies d'objets quotidiens de l'ère Covid entrés au MuCem à Marseille, et des dessins de presse de Plantu.

Q. Vous évoquez des "traces profondes" du "moment de basculement individuel et collectif", voire de "rupture anthropologique", de la pandémie de Covid-19. Lesquelles vous paraissent significatives?

R. "Beaucoup ont perdu des proches, sans parfois pouvoir leur dire adieu ni voir une dernière fois leur visage, une expérience qui reste très marquante. Une naissance dans un pays confiné, des enfants à la maison avec des parents qui télétravaillent, des couples qui se déchirent, des familles séparées dans des pays différents, la douleur autour des Ehpad, et, parfois, le bonheur de cette période sont aussi dans les mémoires.

En même temps, la pandémie a accentué les lignes de fracture, comme le racontent les témoignages. Le virus, discriminant par nature, a frappé plus durement les plus vulnérables, en raison de leur âge, leurs conditions socio-économiques ou leurs origines étrangères. On voit également que les règles de gestion de crise, uniformes au nom de l’égalité, ont souvent aggravé des disparités existantes".

Q. La page Covid n'est pas vraiment refermée?

R. "Les effets de la crise ne sont pas tous derrière nous et nous vivons encore ses effets différés. Si nous avons appris à vivre avec le virus, si nos services hospitaliers ne sont plus débordés, si les principales mesures prises durant la pandémie font partie du passé, s’expriment encore des formes de désespérance et de souffrance sociale qui ne concernent pas que les familles endeuillées, voire de souffrance physique pour les personnes atteintes de Covid long.

Cette crise a laissé des marques profondes, elle a fait des morts, creusé les inégalités, sacrifié des étudiants, des professionnels et des malades, elle a parfois laissé un arrière-goût amer à tous ceux qui, applaudis tous les soirs au printemps 2020, se sont ensuite retrouvés rejetés dans l’anonymat et des conditions de travail plus difficiles qu’avant.

Il y a aussi un rapport aux vaccins affecté très fortement, une défiance plus forte dans les autorités".

Q. Pourquoi défendez-vous, à l'unisson d'associations et d'acteurs sanitaires, un devoir de mémoire pour la pandémie?

R. "Pour transmettre aux générations futures mais aussi tirer des enseignements pour se préparer aux crises à venir, pas seulement sanitaires. Les mémoires de la pandémie seront plurielles, mais l'important est d'imaginer collectivement des rituels de passage.

Depuis plusieurs années, des mairies ont organisé des hommages, tous les 17 mars. Pourquoi n'y a-t-il pas, du côté de l’État, de volonté d'une journée d'hommage inscrite au calendrier national, possiblement le 17 mars? Certains demandent des hommages aux victimes du Covid, d'autres aux endeuillés, d'autres encore aux soignants, ma proposition est d'un hommage à la société française tout entière. Ce serait une forme de contre-don du gouvernement, d'autant plus important qu'on parle beaucoup de défiance envers l’État et envers la science mais aussi de se préparer à d'autres crises majeures.

Plusieurs propositions de loi ont été déposées depuis 2021, sans succès, pour créer une journée d’hommage national inscrite au calendrier national. Une nouvelle, portée par un groupe transpartisan de députés et à laquelle j’ai contribué, vient d’être déposée le 11 mars pour relancer ce débat à l'Assemblée nationale.

Certaines mairies ont aussi créé des monuments en mémoire du Covid, mais il n'y a pas de lieu national. Comme il ne s’agit pas de tout attendre de l’État, je crée un lieu de mémoire de la pandémie: il ouvrira en septembre rue de l’École de médecine, au sein de l'université Paris-Cité, et sera un espace dédié avec des expositions permanentes et temporaires, des conférences et des événements".

N.Zaugg--NZN