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La France et particulièrement la façade ouest du pays, où 23 départements ont été placés en vigilance jaune canicule, commence à souffrir d'une vague de chaleur qui pourrait durer dix jours, avec des pointes à 39 degrés dès mardi.
"Ça va être dur cet après-midi avec presque 40°C", s'affligeait déjà dans la matinée Régis qui avec son équipe travaille, "depuis 7h00 et jusqu'à 15h30", truelle à la main et casque vissé sur le front, sur le chantier d'une nouvelle voie de bus dans le centre de Bordeaux.
L'intensité et la durée du phénomène, illustration du réchauffement climatique qui va causer des étés "de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme", sont encore difficiles à prédire, selon Météo-France.
Mais lundi, les températures dépassaient déjà les 30°C sur une bonne partie du pays et devraient être comprises ce mardi entre 36°C et 38°C dans le sud-ouest et la vallée du Rhône, avec localement des pointes possibles à 39 degrés.
Mardi matin, la Première ministre Élisabeth Borne a demandé à tous les ministres de se mobiliser : "La chaleur a un impact très rapide sur l'état de santé des populations, en particulier des personnes les plus vulnérables. Dans ce contexte, l'ensemble des acteurs sur les territoires doivent être mobilisés".
Dans le sud-ouest, déjà touché par des records à la mi-juin (42,9° à Biarritz au Pays basque ou 41,9° au Cap-Ferret sur le bassin d'Arcachon) on s'est préparé.
- "On arrête à 11h30 " -
A Mont-de-Marsan, où le mercure a déjà grimpé à 38° lundi, la carte s'adapte avec des "choses plus fraîches, comme des salades et des soupes froides", dit Janila d’Andrea, patronne de la Brasserie Le Divan.
A Tosse (Landes), dans sa ferme maraîchère de 15.000 m2 sous serre, Fabien Villenave s’est adapté pour limiter les "coups de soleil" sur ses tomates, fraises, haricots verts, poivrons, cultivés sous des linéaires de plastique: "cela demande une surveillance totale toute la journée", des arrosages plus courts et plus fréquents.
"Sous serre, le thermomètre peut grimper jusqu’à 45-48 degrés", dit l'agriculteur qui a adapté les horaires de ses douze salariés sur deux sites: "Il faut ramasser tôt le matin". A plus de 30° en extérieur, "on arrête à 11H30".
Dans les vignobles de Bergerac, "on a eu 36° hier et ça monte, ça monte", assure Anthony Castaing, du domaine de la Grange Neuve à Pomport (Dordogne). Ses 15 salariés actuels embauchent en ce moment "à 6h00 et arrêtent à 12h00 au lieu de 13h00. On leur impose le chapeau, la casquette et la crème solaire, mais ils le font d’eux-mêmes".
La vigne est aussi surveillée. En conversion bio, le viticulteur pulvérise de la poudre de kaolin mélangé à de l’eau sur les feuilles: "le blanc de cette poudre d’argile va repousser les rayons du soleil. Comme pour une maison, il vaut mieux peindre en blanc plutôt qu’en foncé".
Dans les Deux-Sèvres, où près de 200 pompiers ont été mobilisés pour des feux de cultures, le département est maintenu en vigilance "sévère" pour les prochains jours.
A Toulouse, où le mercure va dépasser les 35 degrés toute la semaine, les piscines de la ville sont touchées par une grève perlée en raison d'un conflit opposant les agents municipaux à la mairie sur les jours de congé.
Mercredi, les premières alertes de vigilance orange canicule pourraient être lancées pour certains départements.
La vague de chaleur se propagera ensuite vers le Centre, l'Est puis le Nord, baissera légèrement puis affectera à nouveau tout le territoire métropolitain, avant un possible épisode caniculaire à partir de dimanche.
T.Gerber--NZN