AEX
13.6800
Canicules à rallonge, incendies ravageurs et, dans des régions de France jusque-là épargnées, sécheresse record... Météo France dresse mardi le bilan d'un été inédit mais qui pourrait vite devenir la norme sous les effets du changement climatique.
La quasi totalité de la France a suffoqué sous trois épisodes de canicule, le premier dès juin.
"L'été que nous venons de passer est un puissant rappel à l'ordre", a d'ailleurs déclaré lundi la Première ministre Elisabeth Borne, quelques jours après que le président Emmanuel Macron eut estimé que le pays était confronté à une "grande bascule", dont les impacts du réchauffement.
De nombreux records absolus de chaleur ont été pulvérisés, jusque dans le nord-ouest du pays qui ne fait plus figure de refuge protégé par l'océan.
Le thermomètre a notamment atteint 39,3°C en juillet à la pointe de la Bretagne, à Brest.
Météo France a également égrené d'autres records, comme ces "séries exceptionnelles" de jours de chaleur (plus de 25°C) consécutifs, par exemple à Marseille (sud-est) depuis le 9 mai, soit déjà 113 jours, soit loin des 102 jours du 14 juin au 23 septembre 2018. A Strasbourg (nord-est) la série dure depuis le 11 juillet, soit déjà 50 jours (record précédent 33 jours en 1976/2003/2018).
Combiné à l'absence de pluie, la chaleur a favorisé la sécheresse qui touche la quasi-totalité du pays et rendu la végétation particulièrement inflammable. Résultat, une saison noire de feux de forêts avec 62.000 hectares ravagés depuis le début de l'année, contre une moyenne de 8.500 à même époque, selon les données du Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS).
Un tel été pourrait ressembler à "un été moyen au milieu du siècle", si les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement ne baissent pas nettement, selon les modélisations de Météo-France.
La lutte contre le changement climatique rythme donc en bonne partie la rentrée, des débats sur les jets privés ou les piscines aux déclarations des têtes de l'exécutif, accusées de ne pas en faire assez par l'opposition de gauche et les ONG environnementales.
L'été 2022 aura en tout cas marqué l'opinion, hissant le changement climatique au deuxième rang des préoccupations des Français (32%) juste derrière l'inflation (33%), selon une récente enquête Ipsos. Selon un autre sondage Harris interactive pour Challenges mercredi, 86% des Français se disent inquiets à ce sujet.
Ch.Siegenthaler--NZN